Carnet de route

Fenestral : une belle fenêtre sur les Alpes

Le 13/01/2024 par mauris fred

Je suis le débutant de cette dernière sortie et je commence donc par remercier l’ensemble des anciens de ce groupe qui m’ont accueilli avec chaleur et bienveillance.

            Nous partons pour la plupart de Dole vers 8h00 ce samedi matin 13 janvier, le passage vers Mouthe et ses -17 degrés nous laisse envisager une belle journée ensoleillée mais froide ! Après quelques bouchons sur la route, nous retrouvons nos trois coéquipiers venus de Mulhouse ( Anne- Marie, Joachim et Julian ) . Le groupe est alors constitué de 15 montagnards avec la famille Eichinger (filles et Colin), Chanchan et Roby, Maxime S, Max F, Jean Baptiste, Benoit le bisontin, Audrey, nos 3 amis d’Alsace et d’Allemagne et moi-même, le bizut du groupe.

            Départ du parking d’ Ovronnaz vers 13h30, mais Benoit est coincé par un mauvais réglage de ses fixations, il montera donc de son côté avec Maxime S et Max F, nous les retrouverons seulement en fin de journée au refuge, mais ils seront arrivés avant nous !!!

            Montée par la piste de raquettes au milieu des sapins, JB galère avec des peaux qui ne collent plus : système D de notre Mac Gyver, Michel, qui continuera la montée avec des peaux scotchées et tenues par des serflex !!! poursuite de l’ascension par un moment pédagogique et très raide dans des petits couloirs pour apprendre au novice la méthode doloise de la conversion !

            Arrivée sur les hauts de la station d’Ovronnaz, nous quittons les pistes balisées et la civilisation et profitons un instant du panorama. Face à nous, au pied des sommets éclairés par les derniers rayons de la journée, des pentes recouvertes d’une neige vierge de toute trace ondulent voluptueusement. Tout en haut, au loin, je découvre enfin le col tant désiré mais aussi la distance qui me sépare de lui !

            Nous parvenons vers 16h00 au pied de la dernière ascension : le soleil décline doucement à l’horizon et nous savons déjà qu’il sera difficile de rejoindre la cabane avant le coucher du soleil. La température baisse doucement. La longue colonne des 12 randonneurs s’étire doucement dans un paysage grandiose. Le calme de la montagne nous enveloppe, chaque skieur avance à son rythme, silencieux. Au fur et à mesure des dénivelés qui s’accumulent, le rythme cardiaque s’accélère, le souffle s’épaissit, je m’enivre de ces moments d’effort et de plaisir conjugués (même si mon pied commence à me faire mal et que je regrette alors les excès alimentaires du réveillon). 

Juste avant le passage du col, nos trois amis, montés seuls, apparaissent sur fond de soleil couchant. Ils descendent à notre rencontre et soulagent les plus fatigués de quelques kilos de fromage ou de bières !  

            Quelques minutes plus tard nous nous réchauffons devant le poêle de ce magnifique refuge suisse. Dehors la nuit est tombée et je devrai attendre le lendemain pour voir le spectacle grandiose du lever du soleil derrière la chaîne du Mont Blanc. Considérée par certains comme l’une des cabanes les plus spectaculaires de Suisse, elle jouit à 2453 m d’une situation privilégiée entre deux sites remarquables, le massif des Muverans et celui des Dents de Morcles. Cerise sur le gâteau, la vue sur le massif du Mont-Blanc est magnifique. C’est un refuge chaleureux plutôt grand confort avec literie, cuisine équipée, vraies toilettes et sa vitre magique à découvrir ! La fondue est délicieuse et le sommeil réparateur.

            Lever 6h45 le lendemain matin, petit déjeuner tiré du sac puis repeautage pour partir en direction des dents de Morcles à 2969 m d’altitude. Soleil discret mais paysage dégagé et somptueux, vent Léger mais très frais !

            Nous attaquons la matinée par un passage périlleux à flanc de montagne pour rejoindre le pied de notre sommet. C’est raide et ça glisse. Je me concentre en m’accrochant à mes bâtons et en fixant mes pieds (merci les couteaux) sans oser lever les yeux de peur de trébucher et d’avoir le vertige. (Ce n’était pas le meilleur moment de la journée pour moi, vous l’aurez compris). Encore deux bonnes heures d’effort, encore deux longues montées en travers et quelques conversions, nous atteignons les derniers mètres avant le sommet.

Ce sommet est vertigineux pour un novice peu habitué au vide mais Michel rassure et donne les derniers conseils sécurisant pour acheminer le groupe au sommet. Pendant que nous nous préparons à la descente, nous serons rattrapés par trois champions en tenues de cyclistes qui nous expliquerons être monté depuis le bas en 3 heures seulement et disparaîtront ensuite en schuss en rebondissant dans la pente !

La descente est agréable dans une neige souple et peu transformée. Colin aura l’occasion de la goûter plusieurs fois pendant la descente mais gagne ainsi son 3ème flocon ! Les bons et les très bons skieurs se séparent le temps d’une pente raide avant de se retrouver dans le fond du vallon.

Retour vers la civilisation et ses remontées mécaniques, Michel m’indique alors l’arrivée du télésiège 250 m plus haut que notre trace ! J’hésite une seconde à feindre le malaise et finalement j’obtempère et attaque dans la douleur cette dernière montée de la journée, accompagné par mes deux coaches du moment Benoît et Maxime.

Arrivée aux voitures vers 14h00, embrassades, casse-croûte, voiture, bouchons, maison, douche, soupe, dodo !!!! Un week-end bien rempli, des pieds abîmés et bien douloureux encore aujourd’hui mais un plaisir immense d’avoir respiré le bon air des montagnes et rencontrer de belles personnes (nos deux jeunes colocataires du refuge étaient aussi très sympathiques !). Après ces journées qui semblent durer plus longtemps que les autres, on attaque la nouvelle semaine avec des images plein les yeux et des beaux souvenirs plein la tête !

Je termine ce petit exposé sans vous citer tous mais je remercie ce groupe chaleureux et homogène (Benoît comprendra …). Je remercie Audrey, qui me pousse à dépasser mes limites. Enfin je remercie encore tout particulièrement Michel pour sa gentillesse, sa patience, son organisation sans faille de cette sortie et son souci permanent du bien-être de chacun.

J’espère recroiser le sourire de beaucoup lors de prochaines randonnées dans nos belles montagnes. Vive le CAF, A la revoyotte, Amitiés

 Fred Mauris